Rien que du bonheur
Bien malin qui aurait pu prédire, il y a dix-sept ans, lorsque j'ai obtenu mon permis de conduire, que je reviendrais un jour arpenter les routes de mon enfance au volant d'une voiture ancienne. J'ai bien eu une expérience avortée, en 1992, avec une BMW 1602 dont un lointain collègue de mon père avait essayé de me faire croire qu'il lui redonnerait son lustre d'antan. En fait de restauration, le type s'était contenté d'un rapide barbouillage et dès le premier coup de volant, j'avais flairé le piège. La béhème était repartie aussi sec d'où elle était venue.
Quelle différence avec ma petite B ! Des accélérations franches, une tenue de route parfaite, bien campée sur ses 4 roues... C'est bien simple, elle semble réclamer du sentier battu en permanence, de la balade jusqu'à plus soif. Ses démarrages au quart de tour en disent long sur son appétit. Alors je n'ai pas pu résister. Je lui ai présenté, un à un, tous mes vieux potes de 30 ans. Le château de Chantilly et son allée pavée, sur laquelle elle a sautillé de plaisir. Le pont qui enjambe la Nonette et conduit à Vineuil. Un détour par la maison rose à Avilly saint Léonard avant de traverser la forêt. Une halte en Centre ville et la descente vers Gouvieux, puis Précy sur Oise, devant l'église et son calme de dimanche ordinaire. Nous avons fait quelques photos, bien entendu, puisque tout était là pour que le moment soit beau. Puis vint le temps du retour, mes parents nous attendaient pour déjeuner. J'ai repris la route et j'ai regardé Aurélie, tout sourire dans le baquet de droite : "On dirait que ça te plaît, la vie MG B"...